Renforcement des capacités pour une implication effective des acteurs non étatiques dans la préservation du Kévazingo

Le Kévazingo (ou Bubinga, de son nom scientifique Guibourtia Tessmanii) revêt un caractère important en raison de ses qualités, de sa rareté et de la polyvalence de ses usages.

Il présente une grande valeur traditionnelle. De nombreux villages ont effectivement été construits aux alentours ou près de cet arbre et d’autres portent même son nom (Oveng, en Fang) avec plusieurs variantes.

En 2016, le Gabon s’est engagé à assurer un commerce international du Kévazingo non préjudiciable au maintien de cette espèce rare et emblématique, dans les forêts gabonaises, à travers l’inscription du Kévazingo en annexe II de la Convention sur le Commerce International des Espèces menacées (CITES). Toujours pour une meilleure protection de cette essence, le Décret n°350/PR/MPERNFM fixant les conditions d’exploitation du Kévazingo et de l’Ozigo a été pris en date du 7 juin 2016. Celui-ci permet l’exportation du Kévazingo à condition qu’il fasse l’objet d’une troisième transformation. Cependant les récentes augmentations de sa valeur (plus de 1000 euros/m3) et la forte demande sur les marchés asiatiques ont favorisé le développement de réseaux d’exploitation forestière non gérés et illégaux. Pour y remédier, l’Etat en interdit alors l’exploitation à travers la prise du décret n˚00099/PR/MFE du 19 mars 2018 portant mise en réserve du Kévazingo.

Les mesures gouvernementales prises à l’issue de cette interdiction pour autoriser la récupération des Kévazingo saisis ou abandonnés ont engendré des coupes illégales pratiquées dans le but de faire passer ce bois récemment coupé pour du bois abandonné. De même, on a observé une pression accrue sur les populations locales, les faisant acteurs directs ou indirects de cette exploitation illégale. En avril 2019 353 containers chargés de Kévazingo placés sous scellés de justice disparaissent du port d’Owendo, ce qui relance le débat sur l’exploitation du Kévazingo. Or le Gabon s’est doté d’un Plan d’Action National contre l’Exploitation Forestière Illégale (PANEFI).

Au regard du contexte, la problématique soulevée par le projet, est de savoir si le cadre légal de l’exploitation forestière en vigueur permet effectivement une gestion durable de l’espèce Guibourtia Tessmanii. Il conviendrait également de mener un plaidoyer visant à renforcer le cadre juridique de la protection du Kévazingo.

Le Programme FAO-UE FLEGT est financé par l’Union Européenne par le truchement de la FAO et soutient la mise en œuvre du Plan d’Action FLEGT en améliorant la gouvernance forestière, en apportant une assistance technique et par le renforcement des capacités par le biais du financement des projets dans les pays éligibles. Dans la poursuite de cet objectif, le Programme FAO-UE FLEGT a accepté d’appuyer le projet intitulé : Renforcement des capacités pour une implication effective des acteurs non étatiques dans la préservation du Kévazingo.

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Objectif général du projet

Le cadre juridique en matière d’exploitation du Kévazingo au Gabon est rendu plus cohérent et les mesures d’application de la loi y relative sont plus efficaces.

Objectifs spécifiques

Le cadre juridique en matière d’exploitation du Kévazingo au Gabon est rendu plus cohérent et les mesures d’application de la loi y relative sont plus efficaces.

Indicateurs

50% des irrégularités dénoncées et vérifiées donnent lieu à des sanctions des autorités.
Au moins 1 projet de décret, d’arrêté ou de note circulaire intégrant les propositions de Brainforest est développé par les autorités.

Bénéficiaires

Le projet sera mené pour une durée de un an par l’ONG Brainforest, organisation de la société civile gabonaise qui œuvre pour informer et accompagner les parties-prenantes à une gestion durable et équitable des ressources naturelles, notamment dans les domaines de la gestion forestière, de l’exploitation des ressources extractives et de la bonne gouvernance environnementale dans le Bassin du Congo. Celle-ci travaillera en étroite collaboration avec les acteurs institutionnels étatiques, les organisations de la société civiles et les communautés identifiées dans les zones d’intervention du projet.

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