Des saisies récentes au Bénin mentionnent aussi le Gabon comme origine de l’ivoire.
Il y a bien des arrestations de trafiquants d’ivoire au Gabon mais ils sont souvent relâchés rapidement. Premièrement, à cause d’une législation parmi les plus faibles en Afrique (6 mois de prison maximum pour trafic d’ivoire), deuxièmement à cause d’une application de la loi déficiente. Cela paraît paradoxal si l’on considère la volonté politique du Gouvernement qui est présentée dans les conférences et médias internationaux.
A titre de comparaison, les peines de prison pour trafic d’ivoire sont de 5 ans au Congo, 3 ans au Cameroun, 5 ans au Bénin, 2 ans au Togo, 5 ans au Burkina Faso, 3 ans au Tchad, 5 ans au Sénégal…et seulement 6 mois au Gabon !

A la récente conférence de Londres en février 2014, diffusées par de nombreux médias dont BBC, le Président du Gabon, Ali Bongo Ondimba, expliqua : « L’année dernière, j’ai brûlé tout notre stock d’ivoire, pour faire passer le message qu’au Gabon, on pratique la tolérance zéro pour le commerce illégal de l’ivoire et de la criminalité liée aux espèces sauvages. Juste avant la rencontre d’aujourd’hui, j’ai signé une nouvelle loi faisant du braconnage et du trafic des éléphants un crime, en allongeant à trois ans la peine minimale infligée aux braconniers condamnés, et en réclamant une peine à vie dans les cas impliquant des crimes en bandes organisées ».

En 2013, suite à la confirmation de l’abattage en masse d’éléphants dans le Parc National de Minkebe, le Président Ali Bongo Ondimaba, avait déjà déclaré que le Gabon allait passer une nouvelle loi.

Tous ces indices d’une volonté politique et la collaboration avec différents bailleurs ont permis au Gabon de recevoir des appuis financiers importants, notamment de l’Union Européenne, l’Agence Française de Développement et US Fish and Wildlife Service. Ces fonds sont principalement dirigés vers l’Agence Nationale des Parcs Nationaux (ANPN), sous tutelle de la Présidence jusqu’il y a peu. Mais la législation n’a pas été modifiée et il semble que les trafiquants sont toujours aussi efficaces, massacrant selon les estimations entre 2000 et 3000 éléphants chaque année au Gabon.

Lutter contre ces réseaux criminels nécessitant d’abord l’engagement des forces de l’ordre et des autorités judiciaires, et on voit mal comment l’ANPN avec son fonctionnement pourrait apporter des solutions réelles.

L’éléphant, espèce iconique par excellence, risque de disparaître du Gabon sans un changement radical dans la loi et son application. Sachant que la corruption est importante et que des autorités sont impliquées dans le trafic d’ivoire, nous pouvons craindre que les éléphants disparaîtront plus rapidement que le vote d’une nouvelle législation les protégeant. L’image du Gabon Vert en restera entachée…durablement.

Quelques projets

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