Propos recueillis par Phal G. MEZUI.
Faisant suite â l’atelier national qui s’est tenu à Libreville les 26, 27 et 28 mai 2009 aux fins d’élaboration de la feuille de route du programme d’actions FLEGT, les ONGs et acteurs de la société civile gabonaise autour dudit processus se sont réunis le vendredi 2 octobre 2009 dans les locaux de Brainforest. L’objectif de la rencontre était de faire le point des actions menées jusqu’â ce jour, mais également et surtout d’arrêter ensemble un chronogramme d’activités â venir. Profitant de l’opportunité de cette rencontre qui a permis aux participants de faire l’autopsie de l’implication de la société civile gabonaise dans la mise en œuvre du processus FLEGT et de l’APV, le point focal, Richelieu ZUE OBAME, a accordé un entretien a la rédaction de Brainforest Info.
Brainforest Info : M. Richelieu ZUE OBAME, en votre qualité de point focal pour le compte de la société civile gabonaise dans le processus FLEGT et de l’APV, pouvez-vous expliquer a nos lecteurs de quoi il s’agit ?
Richelieu ZUE OBAME : le FLEGT (Forest Law Enforcement Governance and Trade) est un mécanisme mis en place par l’Union Européenne, sous forme de réponse de la communauté aux problèmes d’amélioration de l’application des législations forestières dans les pays producteurs de bois tropicaux. Ce mécanisme aboutit â la signature d’un Accord de Partenariat Volontaire (APV) entre le pays producteur (en l’occurrence le Gabon) et l’UE. A ce titre, il exige la mise en branle de mesures concrètes pour réduire l’exploitation illégale du bois.
B.I : Le Gabon est engagé dans le processus APV/FLEGT depuis quelques mois déjà, où en-est-on ?
R.Z.O : le mécanisme FLEGT comporte deux grands moments. Le premier et l’actuel, c’est la mise en œuvre des éléments de son plan d’action. Pour ce niveau du processus, il s’agit globalement d’amorcer les discussions qui doivent porter sur les sept points contenus dans les notes succinctes du FLEGT. La conduite de ces discussions exige l’implication de toutes les parties prenantes du secteur forestier. C’est à ce titre que la société civile y est impliquée. Et c’est aussi à ce titre que l’ONG Brainforest exécute actuellement un projet de renforcement des capacités requises de la société civile, pour sa participation fructueuse à ces négociations. Ce renforcement des capacités va de la facilitation de la compréhension des concepts et objectifs du FLEGT à la participation active aux négociations, en passant par l’appui institutionnel à ces organisations. Le second grand moment, c’est la phase de suivi d’application des lois dans le secteur forestier. Cette phase se matérialisera par la mise en place d’un observatoire indépendant des forêts animé par la société civile. Mais, ce qu’il y a lieu de retenir, c’est que le Gabon venant à peine d’officialiser son engagement au FLEGT, la société civile est pour l’instant dans les phases préparatoires.
B.I : La société civile est l’une des parties prenantes au processus FLEGT et â la négociations des APV ; Comment vous préparez-vous â ces négociations ?
R.Z.O : les activités préparatoires de la société civile ont démarré depuis janvier 2009 et se poursuivent. Au titre de ces dernières, il y a des réunions d’informations et de sensibilisation; il y a eu un atelier de formation de la société civile national aux concepts, objectifs, et vision FLEGT au mois de mai. En outre, les ONG ont pu prendre part aux travaux de l’atelier national sur le FLEGT dont l’un des objectifs principaux était d’élaborer la feuille de route du processus au Gabon.
B.I : Quelles difficultés rencontrez-vous dans cette préparation et comment y faites-vous Face ?
R.Z.O : Pour mettre en œuvre un tel mécanisme, la principale difficulté est d’ordre matériel. Il faut toutefois dire que nous bénéficions d’un financement de l’UE et de l’appui de FERN, une organisation basée à Bruxelles qui nous est d’un grand secours. Sur le plan technique à contrario, nous mettons à contribution aussi bien FERN que les organisations comme le WWF ou l’UICN. Parallèlement aux premières mentionnées, d’autres structures dans la sous région entretiennent un partage des connaissances actif avec notre réseau. C’est le cas du CED au Cameroun et de l’OCDH au Congo etc.
B.I : Votre mot de fin.
R.Z.O : Notre mot de fin est en réalité un souhait : le souhait que toutes les organisations éprises de la problématique de la gestion durable de nos ressources forestières intègrent le réseau FLEGT de la société civile. Le souhait que l’administration de tutelle, par le jeu de la qualité et du niveau des contributions de ces organisations, comprenne qu’il y a là un partenaire utile pour l’effort national de conservation et de gestion rationnelle des ressources de nos forêts.
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