Gouvernance forestière → sensibilisation et information

 

Les forêts communautaires du Gabon bénéficient-elles vraiment aux villageois.es ?

Illustration d’un contentieux grotesque, en cours, à Mitzic dans le nord du Gabon, depuis février 2020


Par Brainforest - 20/08/2020 à 23:04:30 - Modifié le 20/08/2020 à 23:17:46

Comment expliquer pourquoi EMANE ANGORE HABIB, « député » PDG du siège Okala-Lalara (Mitzic – Woleu-Ntem) et ses sous- fifres font dans l’abus de pouvoir et les tentatives d’intimidation pour s’accaparer des retombées économiques d’une forêt communautaire, au grand dam des bénéficiaires exclusifs, les ressortissant.e.s des villages Ebéa-Ngomessi, Abong-Awoum, Mekogo Et Otouma

 

 

Depuis plusieurs mois, dans le canton Okala de Mitzic au Nord du Gabon, un litige incongru oppose farouchement une majorité écrasante de villageois légitimement bénéficiaires des retombées de la manne financière des forêts communautaires à un groupuscule de larbins, aux ordres du « député » PDG, EMANE ANGORE Habib.

 

En effet, cela fait plus de sept mois que la forêt communautaire dénommée « OKALA Perspectives Forêts » sollicite urgemment des Ministères de l’Intérieur, des Forêts et du Développement Local toutes décisions permettant la sauvegarde des intérêts des populations et le respect de la politique du Chef de l’État, en matière de forêt communautaire et de développement local dans les zones rurales gabonaises.

 

 

Tout remonte au 02 février 2020 lorsqu’un groupe minoritaire a organisé frauduleusement une parodie d’élection pour imposer un président faire-valoir, alors que le même jour, l’immense majorité signait une pétition pour dénoncer fermement cette mascarade électorale, pour non-respect des statuts et décision de l’Assemblée Générale souveraine.

 

 

Par les courriers du 02 février et 04 mars, le Directeur Général des Forêts a été saisi, pour examen et décision, en raison de sa compétence sur les forêts communautaires ;

 

 

Le 23 mars 2020, le Gouverneur de Province a été saisi pour dénoncer la tentative du Préfet sortant du Département de l’Okano de vouloir imposer coûte que coûte un président vertement contesté par une majorité écrasante des populations et en conséquence de quoi le Secrétaire Général de Province, sur instruction du Gouverneur, avait demandé d’arrêter

ces manœuvres grotesques, le dossier étant désormais porté à un niveau hiérarchique, auprès des Autorités Compétentes ;

Alors que le contentieux suit son cours par voie hiérarchique, le préfet sortant du département de l’Okano, piqué au vif et manifestement entêté, a convié les populations le vendredi 10 juillet, pour les informer, séance tenante, de l’installation imminente du président frauduleusement élu. Ce qui a logiquement suscité le désaccord des populations.

 

 

Le 13 juillet, un courrier collectif de 128 signataires composés essentiellement des ressortissants des populations concernées, exprimait farouchement une énième fois une position ferme et déterminée contre toute initiative ou tentative de vouloir leur imposer, à tout prix, un « président » illégitimement élu, rappelant au préfet, une fois encore, que le dossier est en examen chez le Gouverneur et au Ministère des Forêts, ne comprenant aucunement son obstination à vouloir conduire une démarche dont il n’est ni l’auteur, ni l’acteur, ni le vecteur ni le catalyseur encore moins le bénéficiaire légitime.

Le vendredi 17 juillet, le Directeur Général des Forêts et le Secrétaire Général de Province, ont respectivement appelé et interpellé le préfet, l’invitant à ne pas aller au bout d’une installation litigieuse et non-conforme à la volonté suprême des populations alors même que le « président » est issu d’un contentieux en cours et que, pour comble, le dossier étant toujours en examen par les Autorités Compétentes.

 

 

Au moment où nous rédigeons ces lignes, nous apprenons de source très sûre que le Procureur sortant d’Oyem, le sieur ONDO NFOUME Rodrigue a donné l’ordre d’arrêter un jeune gabonais du nom de MBA NZENG Léon, résident du village Ebéa-Ngomessi. Il est donc aux arrêts depuis ce soir, de façon abusive, sans aucun respect des droits élémentaires, par la gendarmerie aux ordres de SIAT-GABON à Mitzic, incarcéré dans des conditions que l’on peut imaginer. Si rien n’est fait, il sera probablement déféré à Oyem lundi. Le citoyen gabonais MBA NZENG Léon paie les frais de sa détermination dans son combat légitime et honnête de faire respecter purement et simplement la volonté suprême des populations bénéficiaires de la manne des forêts communautaires issue des villages EBÉA-NGOMESSI, ABONG-AWOUM, MEKOGO ET OTOUMA du Canton Okala dans le Département de l’Okano, au Nord du Gabon.

 

 

À titre d’information, le Procureur sortant

d’Oyem, le dénommé ONDO NFOUME Rodrigue, est le cousin du « Député » EMANE ANGORE Habib.

 

 

Il convient de rappeler à tout individu fut-il « député », que nul n’est intouchable et qu’un véritable « représentant » du peuple, a des droits comme tout le monde, mais aussi des devoirs dont le respect des droits de citoyens qu’il « représente » en tant qu’« élu du peuple ». Il lui revient donc d’être au service du peuple, accompagner les projets de développement local, en tenant compte de la voix démocratique des populations, au lieu de se servir d’une prétendue parcelle de pouvoir pour violer et violenter de paisibles citoyens dans le but de réaliser ses lubies via la cagnotte des revenus d’une forêt communautaire dont les seuls bénéficiaires demeurent les villageois concernés par le territoire exploité.

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